Sturisoma
Sturisoma aureum (Steindachner 1900) Famille: Loricariidae Ces poissons attirent le regard par leur forme surprenante Tout en longueur et cuirassés, avec un corps mince et allongé. Ces Loricariidés sont des hôtes paisibles et attrayants pour un grand bac. À létat sauvage, ils vivent dans les rivières rapides à forte concentration en oxygène. L'eau y est relativement douce avec un pH légèrement acide à neutre. . Leur corps est mince et allongé, recouvert dune cuirasse de plaques osseuses, ils ne portent pas décailles. La bouche, en forme de ventouse, est située sous la tête. Elle est pourvue de lèvres épaisses et charnues. Elle permet aux poissons à la fois de se fixer et de râper les algues dans lesquelles ils trouvent leur nourriture. La respiration se fait donc surtout par les ouvertures brachiales, à une cadence assez rapide. La bouche porte des dents qui leur permettent de râper le bois et les algues. Les Loricariidés sont sensibles aux vibrations de leau, quils peuvent aisément capter.
On les observe facilement pendant la journée, ce sont des poissons diurnes et peu timides, qui ne se cachent pas si le bac nest pas trop éclairé. Ils apprécient les zones plus sombres où ils passent des heures, collés verticalement sur les larges feuilles de certaines plantes, les Echinodorus par exemple, ou contre une racine. Contrairement à bien dautres Loricariidés, il est inutile de leur fournir des cachettes, ils ne recherchent pas les grottes ni les petites anfractuosités. Leur couleur de base est brun beige, plus ou moins foncé, parcourue chaque côté dune bande noire qui va du museau jusqu'à la queue, en recouvrant les yeux. Le ventre est plus clair. Un poisson adulte mesure un peu moins de 30 cm, le corps fait environ 10 cm, pour un diamètre de 3 à 4 cm, le pédoncule caudal autant et la queue prolongée par les filaments fait 6 à 8 cm. Les poissons adultes sont faciles à nourrir : ils broutent les algues et mangent les petites bestioles qui sy cachent. On peut aussi leur distribuer du concombre, de la courgette, des feuilles de laitue et dépinards blanchies ; les petits pois sont très appréciés, ainsi que les pastilles à base de spiruline. Ils mangent aussi les vers de vase et les préparations à base de coeur de boeuf, ainsi que certains flocons et granulés du commerce. La présence de bois dans leur aquarium est essentielle, ils ont vraiment besoin de cellulose, comme bien dautres Loricariidés La cellulose végétale est prise comme nourriture. Si lon met un bois assez tendre dans leur bac, on peut voir les marques quils laissent en le râpant. Ils usent véritablement les souches. Il faut donc prévoir des racines en bois tendre ou des souches autres que le bois de Mopani qui est très (trop) dur... La consommation de fibres ligneuses fait quils produisent aussi beaucoup dexcréments. Comme beaucoup de Loricariidés, et bien dautres poissons, ils apprécient une eau claire et très bien oxygénée. On peut créer un tel milieu en installant un fort brassage ou en favorisant la pousse des plantes qui vont produire de loxygène et saturer leau. Des changements deau réguliers et fréquents permettent aussi de garder des bonnes valeurs. Si lon néglige lentretien, on voit alors les poissons se tenir dans le rejet du filtre et dans la partie haute du bac, tout proches de la surface.
Les Sturisoma ne doivent pas être tenus en compagnie de poissons trop agités ou joueurs qui mordilleraient leurs nageoires et pinceraient leurs longs filaments. La présence de Barbus de Sumatra ou de Botia macracantha est déconseillée. Ces poissons sont dailleurs originaires dAsie du sud-est et nont rien à faire dans un bac peuplé de Sturisoma et despèces amazoniennes
Les Sturisoma nabîment ni ne déterrent les plantes mais restent volontiers couchés sur les feuilles. Il faut donc prévoir une végétation adaptée à leurs besoins : des Echinodorus avec de larges feuilles, des Anubia et des Vallisneria gigantea.
La plupart des livres présentent diverses espèces de Sturisoma, mais il règne une certaine confusion dans la nomenclature. Les magasins vendent sous le nom de S.aureum ou S.panamense toutes les variétés irrégulièrement disponibles. Il nest malheureusement pas rare de trouver sur le Web ou dans les livres, un texte qui parle des S.aureum et qui est illustré par des photos de Rineloricaria ou de Farlowella par exemple... !! La confusion règne entre les Pseudosturisomatichtis qui restent plus petits (15 cm environ) et les S. aureum par exemple. Leur patron de coloration est très proche, et quand ils sont jeunes, on les différencie entre autres, en observant leur ventre : les S. aureum présentent un ventre tacheté alors que les Pseudosturisomatichtis ont la face ventrale grise ou beige clair. La forme de leur tête présente aussi de légères différences. Le S. aureum a le nez plus long et plus pointu. Ils sont plus faciles à reconnaître si lon peut comparer directement les 2 poissons. À lintérieur du groupe des Sturisoma-panemense, il est fort possible que des poissons non décrits soient récemment importés, en provenance de rivières de Colombie surtout, qui sont diverses formes de la même espèce.
On trouve ces divers poissons dans une bonne partie du bassin amazonien et en Amérique centrale jusquau Panama. Lisolation géographique de certains cours deau rapides a favorisé lapparition de populations locales. Reproduction Les Loricarudés ont une saison de ponte comme les Corydoras, ils pondent en hiver et jusqu'au début de l'été. Leurs premières pontes débutent à l'âge d'un an et demi, parfois avant si, les poissons sont bien nourris. Quand un couple sest formé, il peut pondre quasiment chaque semaine pendant 3 ou 4 mois puis sarrêter complètement.
Ils pondent généralement sur une vitre de l'aquarium, à l'endroit où frappe le rejet du filtre, en plein courant. Pendant le frai, la femelle expulse quelques oeufs, 3 ou 4 qui sont immédiatement fécondés par un passage du mâle. Ils sont ronds, assez gros puisquils font près de 2mm, collants et transparents, parfois légèrement dorés. Ils sont durs, comme les oeufs des Corydoras et on peut les décoller doucement de la vitre sans risquer de les abîmer. Il est ainsi possible de retirer une partie des oeufs pour faire grandir les jeunes dans un petit bac, plus adapté pour leur nourrissage au cours des premières semaines de vie. Lamas doeufs mesure une dizaine de centimètres de haut et 3-4 cm de largeur. surveillance et ventilation des oeufs Si lon nintervient pas, le mâle reste tout près des oeufs, les éventant et les protégeant : il reste là plusieurs jours sans bouger et sans manger. La femelle, elle ne sintéresse pas du tout à sa ponte et se fait même pourchasser si elle fait mine de sen mêler. Quand on sapproche pour observer le bac, le mâle glisse doucement le long de la vitre pour recouvrir ses ufs et les protéger, mais sinon il reste simplement à côté et les évente par instants. En regardant attentivement, à partir du 3è jour, on voit les alevins se former à lintérieur de loeuf. Ils deviennent de plus en plus sombres et noircissent au fur et à mesure quils grossissent ; à une température de 26-27 degrés léclosion à lieu après 5 jours. On compte 140 heures dincubation. Si la température nest que de 25º, on doit attendre 8 jours pour quils éclosent. Parfois le mâle mâchouille les oeufs pour faciliter léclosion, mais ce nest pas systématique. À leur naissance, les alevins sont noirs et mesurent presque un centimètre. Il leur faut 2 jours pour résorber leur sac vitellin avant de commencer à nager et à chercher à salimenter.
Cest à ce moment que les problèmes peuvent se poser... les jeunes sont difficiles à nourrir : ils nacceptent pas de nauplies dartémia, ni de micro vers. Ils senfuient même si on en place près deux ! Visiblement les mouvements de ces petites bêtes leur font peur... Il est fréquent de perdre plus de la moitié des alevins suite à des problèmes de malnutrition.
Lidéal serait de leur proposer des pierres couvertes dalgues vertes filamenteuses qui portent aussi toute une micro faune, paramécies et infusoires. Cette méthode est contraignante et lon peut tenter de mettre dans le bac une peau de banane séchée, qui produit des infusoires et contient de la cellulose immédiatement digérable. Le plus simple est de gratter proprement lintérieur de la peau pour retirer toute la chair et de la passer quelques secondes au four à micro-ondes. Il doit être certainement possible demployer du riz paddy ou de laisser macérer une feuille dépinards pour quelle se décompose un peu avant de la leur donner.... On peut aussi leur offrir des tranches de concombre ou de courgette, des haricots verts cuit, une feuille de laitue bouillie, certains sy intéressent, dautres pas du tout ! Il est parfois plus simple et pratique de placer les jeunes dans un petit bac contenant une bonne quantité du Riccia ou de la Mousse de Java pour leur permettre de salimenter pendant la première semaine, en consommant les infusoires. Jai fait de bonnes expériences en introduisant simplement du Riccia dans le bac de croissance et en rajoutant une bonne poigné de plantes tous les 2-3 jours. La présence dorganismes vivants et de protéines animales, en plus dune importante part végétale, semble essentielle pour leur développement. Ils sont fragiles car ils nont pas de réserves. Il est possible que leur intestin ne soit pas encore suffisamment développé et quils aient du mal à digérer la nourriture, sauf si elle commence à être décomposée par des bactéries. Certains alevins piégés dans le filtre à décantation grandissent vite et bien en salimentant simplement des déchets à demi décomposés quils trouvent sur les mousses bleues contenues dans le filtre... Ils sintéressent aussi aux cachets de fond, surtout à ceux qui contiennent une grande part de spiruline. Quelques éleveurs emploient de la poudre de spiruline, mélangée à de lagar-agar, dans une proportion de 2/3 pour 1/3.
Les alevins grandissent à un rythme inégal. Certains atteignent une taille de 3 cm à l'âge de 10 semaines, alors que d'autres ne font que la moitié.Les jeunes Strurisoma semblent actifs principalement pendant la nuit, et changent de couleur : ils sont plus clairs pendant la nuit, beige et brun alors quils sont plutôt sombres pendant la journée.
Le genre Sturisoma, qui regroupe environ 15 espèces d'après Isbrücker, a été établi par Swainson en 1838 et appartient à la sous-famille des Loricariinés. Ils vivent dans le Nord de l'Amérique du Sud et au Panama et sont encore peu documentés. Les plus couramment représentés sont les S. aureum et S.barbatum. Actuellement il y a très peu dexportation de S. panamense. Sturisoma aureum (Steindachner, 1900) |