Tous les poissons ne sont pas de bons poissons d'aquarium !
Avant dacquérir des poissons il faut se poser un certain nombre de questions :
Leau du bac va-t-elle leur convenir ?
Seront-ils compatibles avec les autres poissons ?
Le volume est-il adapté à leurs besoins ?
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Une fois que ces problèmes sont résolus il ny a plus quà faire son choix. Mais encore faut-il que lacheteur (surtout sil débute) ait suffisamment dinformations et soit bien conseillé pour ne pas acheter nimporte quoi.
On trouve en magasin aquariophile bon nombre despèces de poissons qui animent nos bacs et font le bonheur des amateurs. Mais malheureusement on y trouve aussi des poissons peu adaptés à la vie en aquarium, à cause de leur taille ou de leur comportement, parfois parce quils sont le résultat de prélèvements excessifs dans la nature et non reproduits en captivité, ou carrément en voie de disparition. Certains poissons sauvages sont importés en quantité et vendus sans précautions à nimporte quel amateur
Depuis quelques années l'imagination des éleveurs de poissons n'a plus de limites ! On hybride, on croise, on colorie artificiellement, on sélectionne tant et plus les poissons pour finir par créer des animaux n'ayant parfois plus qu'un lointain rapport avec ceux qui nagent encore dans les rivières.
L'aquariophile est celui qui "aime les poissons" mais peut-on encore parler de poissons devant certaines créations ? Les aquariophiles soucieux de naturel s'effarent devant ces pratiques, mais bien d'autres se contentent de trouver ça joli ou amusant.
Beaucoup d'acheteurs pensent même que ces teintes sont naturelles et évidemment, les marchands ne les détrompent pas..
Des poissons fragilisés
Des espèces sont élevées en quantité industrielles, sous des lampes UV, à grands coups de médicaments et de produits chimiques et ont du mal ensuite à survivre dans nos bacs.Il faudrait donc prendre le temps de bien se renseigner et ne pas acheter de poissons sur un coup de tête
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bac d'élevage plein d'antibiotiques et de médicaments
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Pourquoi ne devrait-on pas acheter certains poissons ?
Ils ne sont pas toujours difficiles à conserver ou à alimenter, mais ils ont certaines exigences généralement passées sous silence. Si tous les poissons étaient achetés en connaissance de cause, par des amateurs éclairés, bien renseignés sur leurs besoins, il ny aurait aucun problème à les proposer à la vente
Mais combien de gens achètent un bac et le peuplent sans trop réfléchir, selon leur goût personnel, 3 poissons jaunes, 4 rouges et ces 2 bleus-là ? Sans oublier de prendre aussi les nettoyeurs et les laveurs de vitres ! et surtout sans tenir compte de leur mode de vie, des paramètres de leau qui leur est indispensable ou de leur taille une fois adulte ?
Il est évident quon ne peut prétendre à reconstituer vraiment un morceau de nature dans le petit volume fermé quest un aquarium, mais lon peut au moins tenter de ladapter au mieux aux besoins des espèces quon choisit de maintenir.
Les exemples les plus courants des poissons peu adaptés à un aquarium communautaire de 100 à 200 litres, sont les Botia macracantha, les Plecostomus, et certains gros Cichlidés. Ces poissons deviennent grands, trop grands
Il sagit de poissons vendus très jeunes, mesurant quelques centimètres, mais qui atteignent dans la nature plus de 30 cm, et parfois même 40 à 50 cm selon les espèces. Mais aucune indication précise de leur taille à lâge adulte nest mentionnée dans la boutique.
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Le meilleur (ou le pire) exemple concerne les Botia quon trouve dans tous les magasins, à un prix modique : Ces poissons ont besoin de vivre en groupe, et non pas seuls, ils atteignent facilement une trentaine de centimètres à lâge adulte et malgré cela, ils sont vendus comme «La Solution Aux Problèmes Des Escargots» à toute personne se plaignant dinvasion descargots dans son aquarium ; Ceci sans tenir compte du fait que les Botia ont besoin despace et ne devraient pas être placés dans un bac de moins de 250 à 300L (et encore ce chiffre est vraiment un minimum), une cuve de 600L au moins est plus adaptée à leur besoin de place et à leur vitalité. Sans tenir compte non plus quils sont vifs, agités, tout le temps en mouvement et quils vont perturber des poissons plus calmes et quils vont manger tous les ufs, les alevins et tous les invertébrés du bac
Lire l'article sur les Botia
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Botia macracantha adulte !
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On trouve dans certains commerces des jeunes Balantiocheilus, surnommés requins dargent et des Pangasius qui eux deviennent encore plus grands et atteignent un mètre ! Rares sont les bacs assez grands pour offrir à ces poissons un espace suffisant, ce sont dexcellents nageurs, très actifs et qui sont sans cesse en mouvement. .
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Balantiocheilus. Jolis et tout petits en magasin..
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Pangasius hypophthalmus, photo © Pierre S qui chausse du 44 :-)
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Quelques années plus tard... les plus grands Balantiocheilus mesurent presque un mètre. Ici dans un bac de plusieurs milliers de litres au MAAO
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On peut aussi acquérir des Arowana, ( Osteoglossum) qui finissent coincés dans un bac de 1.50m et qui ne peuvent quasiment plus se retourner une fois adultes, mais qui sont vendus quand ils mesurent 10 à 12 cm, sans aucune mise en garde et qui vont petit à petit manger tous les autres poissons du bac en grandissant.
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Arowana |
Sans trop chercher, on peut aisément se procurer des raies deau douce, divers Potamotrygon, qui nécessitent une importante surface sablonneuse au sol et un très grand bac. Heureusement que leur prix élevé décourage généralement les acheteurs potentiels
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qui ose prétendre qu'un simple poisson rouge peut vivre convenablement dans 50L ?
Lire l'article sur mes poissons rouges
Dautres poissons sont vendus comme des «nettoyeurs», il s'agit le plus souvent des Plecostomus, des Glyptoperichthys gibbiceps (50 à 60 cm à létat sauvage) et des Loricariidés qui atteignent de grandes tailles et démolissent le décor du bac à chaque déplacement
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45 cm de Pléco
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Ces poissons ne devraient pas être disponibles à la vente mais largument des vendeurs est généralement que le poisson ne grandit quen fonction de la taille du bac. C'est partiellement vrai , effectivement, s'il est coincé dans un bac trop petit un poisson ne parviendra pas à grandir correctement. Les jeunes vont mal se développer, rester plus ou moins nains, souffrir de diverses malformations, mais ils grandiront tout de même au-delà de ce qui est vivable dans un aquarium de 80 ou 120L.
Ils seront plus fragiles et souvent malades puisque stressés. De plus, bon nombre de poissons maintenus dans des conditions défavorables vont développer un comportement anormal : Ils seront cachés en permanence ou au contraire hyper actifs, auront du mal à salimenter correctement, narriveront jamais à atteindre leur maturité sexuelle, chercheront la compagnie dautres espèces qui leur ressemblent, ou passeront toute la journée à persécuter les autres poissons
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Dautres poissons sont dune taille raisonnable, mais leur comportement laisse à désirer :
Certaines espèces ont des comportements antagonistes, ces problème se posent de façon très pointue chez les Cichlidés africains par exemple où lon ne peut pas introduire n'importe quel M'buna dans un bac qui en contient déjà une colonie. Les poissons du groupe « brichardi » sont capables doccuper petit à petit tout lespace en faisant fuir les autres occupants dans la nature ou en les tuant en aquarium, ou encore les Melanochromis auratus qui sont de vraies pestes si on tente de les intégrer dans un bac densemble
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Dautres sont très jolis, sociables et faciles quand ils sont jeunes mais développent un caractère très territorial et sont agressifs à lâge adulte. Parmi ceux-ci on peut penser aux Oscars ( Astronotus occelatus) qui mesurent 5 cm quand ils sont vendus mais qui grandissent vite pour atteindre une trentaine de cm et nécessitent alors un gros volume deau (500L est un minimum) peuplé de grands poissons non agressifs et dun décor solide.
Introduit sans réfléchir dans un bac communautaire de 200L un Oscar va vite se retrouver tout seul après avoir avalé les autres poissons et réaménagé le décor selon son goût
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Il faut aussi savoir que certaines espèces vivent en eau douce ou légèrement saumâtre quand ils sont jeunes mais ont besoin dêtre maintenus en eau de mer à lâge adulte. Il sagit des Scatophagus argus, des Monodactylus argenteus, et de bon nombre de Tetraodons, qui atteignent une taille impressionnante et nont pas leur place dans un aquarium planté de 200L, mais devraient être réservés à des grands bacs deau de mer.
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Dans cette liste non exhaustive des poissons-à-acheter-après-mûre-réflexion, on pourrait aussi penser aux Uaru, qui vont dévaster rapidement tout bac planté, aux
Heros severus qui deviennent grands et ont un caractère bien trempé
Heros dans un bac de 1500L
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les Piranhas, qui sont très nerveux et craintifs, (mais qu'on voit malheureusement de plus en plus souvent à la vente par effet de mode ?)
Ils doivent vivre en banc et recevoir une nourriture adaptée.
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les Pirahna du MAAO.
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Dautres espèces plus petites sont difficiles à nourrir : les poissons couteau Xenomystus nigri et autres Apteronotus albifrons (photo) mesurent environ 30 cm, ont des moeurs nocturnes, ils ne sont actifs que le soir et la nuit, et leurs relations inter et intra spécifiques sont mauvaises. De plus ils ont besoin daliments vivants, et feront une vraie hécatombe si on les place dans un bac communautaire peuplé de petites espèces
Attention c'est un poisson électrique, qui chasse de nuit en pleine eau en détectant ses proies à l'aide d'un signal électrique ondulatoire de 1 KHz.
Il est particulièrement sensible aux interférences causées par les fréquences étrangères d'autres poissons électriques et attaque aussitôt les intrus qu'il a ainsi détectés.
Il faut éviter de mettre en présence 2 individus dans le même bac car l'un des deux modifiera la fréquence de ses émissions électriques jusqu'à brouiller complétement celle de l'autre. Il y aura donc un domniné qui sera "aveuglé" par le domninant.
Et ça conduit la plupart du temps à la mort du domniné... En les maintenant à plus de 2, il devient trop compliqué de faire du brouillage électrique pour le dominant...
l'Apteronotus ne se déplace que grâce aux ondulations de sa nageoire. En effet, cours de l'évolution, il a troqué quasiment tous ses muscles contre les organes électriques qui lui permettent de ressentir son environnement.
Il est TRES sensible aux changements de paramètres, et exige une eau ABSOLUMENT irréprochable... si vous le voyez blanchir c'est son mucus, et c'est très mauvais signe....
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Apteronotus albifrons
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Les Macrognatus et Mastacembelidés atteignent eux aussi de belles dimensions et sont capables de décimer la population dun bac pendant la nuit, ces poissons sont les rois de lévasion et se faufilent par nimporte quel interstice. On les retrouve fréquemment au matin, secs et bien morts, sur le tapis devant laquarium.
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Les poissons papillons ( Pantodon buchholzi ) ne sont pas agressifs ni territoriaux mais ce sont des mangeurs très lents et devraient être maintenus en bac spécifique sans concurrence alimentaire pour parvenir à se nourrir correctement
au lieu de végéter 3 ou 6 mois en mourant doucement de faim dans un bac peuplé de poissons vifs et rapides qui vont tout manger sous leur nez.
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Le poisson éléphant (Gnathonemus petersii)
mangeur lent qui est bien mieux en bac spécifique, avec un sol de sable fin .
C'est aussi un poisson électrique ! voir page Biotope africain
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Dans le même ordre didée un poisson comme le Pimelodus pictus na pas sa place dans un bac communautaire sil est peuplé de petits poissons. Il les mangera rapidement |
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Il est bien certain que la plupart de nos poissons d'aquariums ont été obtenus par sélection et croisement, à commencer par les poissons rouges qui étaient verts à l'origine et dont la couleur rouge a été obtenue par de patientes sélections. Mais il devrait y avoir des limites dans ces manipulations, fixées par la déontologie ou par le simple bon sens. On trouve des aberrations, comme ces poissons difformes qui ne parviennent plus à donner naissance normalement à leurs alevins (les Molly ballon), ou ceux qui portent des nageoires si longues et si lourdes qu'elles limitent leur nage, ou encore ceux qui sont dotés d'yeux tournés vers le ciel et de tête monstrueuse.
Parmi les poissons qui n'ont plus grand chose de naturel, on peut citer les espèces artificiellement colorées, les hybrides créés de toute pièce et les poissons hyper sélectionnés qui ont subi des modifications dues à des croisements consanguins répétés pour fixer un caractère spécifique : nageoires très longues, ventre ballonné, poissons albinos, yeux globuleux ou télescopes
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Il est difficile et long de fixer ces caractères. Les guppys qui portent des nageoires voiles superbes et des couleurs étonnantes sont parfois stériles, les Colisa bleus fluo, qui sont aussi obtenus artificiellement, sont très difficiles à reproduire, ces femelles bien colorées sont souvent infécondes à cause des produits utilisés.
Leur espérance de vie est aussi sérieusement diminuée, suite à ces manipulations.
Parmi les poissons à nageoires voiles, les Scalaires par exemple ont du mal à se déplacer, ils sont encombrés par leur dorsale trop haute et trop lourde, dont les voiles sont souvent cassées ou déchirées. On peut aussi penser aux Betta splendens : Non contents de créer des patrons de colorations inédits( blanc, jaune, orange), ou d'obtenir des poissons bi ou tri-colors, certains éleveurs asiatiques ont obtenu des combattants aux nageoires immenses, qui ne sont presque plus capables de nager correctement ; d'autres sélections ont développé chez ces Combattants une hyper agressivité.
Le marché propose aussi depuis peu des M.ramirezi avec des nageoires voiles, et pourtant ces jolis petits Cichlidés n'ont vraiment pas besoin d'être modifiés, ils sont suffisamment colorés dans leur forme naturelle.
Parmi les poissons hyper sélectionnés, se trouvent aussi les albinos. Le gène albinos existe dans les populations sauvages, mais est peu répandu car les poissons blancs ne vivent généralement pas vieux, ils sont trop visibles pour leurs prédateurs. Par contre, en aquarium, il est aisé de favoriser les reproductions avec des couples albinos et rapidement sur quelques générations, on obtient presque 100% d'albinos. Mais cette mutation s'accompagne souvent de diverses tares génétiques qui peuvent compromettre la reproduction ou la santé des animaux.
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La couleur jaune ou orange et les yeux rouges de ces poissons ne sont pas toujours d'un effet très agréable. Ils ont l'air d'avoir déteint. Parmi ces albinos, on vend très facilement des Ancistrus, des Plécostomus, des Labéo, des Corydoras aeneus, et même depuis peu divers Cichlidés.
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Les éleveurs profitent d'ailleurs souvent de leur pâle coloris pour les teindre de couleurs vives sur une partie du corps : des Corydoras blancs et bleus ou blanc et rose
ici des Corydoras vanille-fraise
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un groupe d'Ancistrus albinos....
Plusieurs fabricants d'aliments proposent des granulés ou des flocons colorés pour renforcer les couleurs des poissons.
Paillettes pour poissons bleus, granulés pour poisson de couleur rouge, souvent d'ailleurs destinés à nourrir des Discus.
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La couleur peut être obtenue en distribuant une alimentation très chargée en béta-caroténoïdes, ou par injections ou encore par trempage dans des bains colorants. Les additifs alimentaires permettent de vendre des Scalaire-marlboro, qui sont bien rouges au magasin mais dont la couleur s'atténue après quelques semaines d'une alimentation «normale».
Les additifs alimentaires ne sont pas très toxiques, mais les colorations par piqûres sont plus agressives. Le résultat est aussi éphémère, mais nuit bien plus à la bonne santé du poisson
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Si on préfère les Cichlidés, il est possible d'acheter des Aulonocara qui ont la tête jaune et yeux rouges et un corps bleu, ainsi que divers Aulonocara "OB" ou même des hybrides divers et barioles.
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En cherchant un peu, on peut acquérir des Oscar albinos . (A l'origine Astronotus ocellatus) |
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et l'on trouve aussi des Oscar albinos voile...:-( |
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Parmi les espèces teintes les plus souvent trouvées dans les bacs de vente, car très demandées par les acquéreurs, il y a surtout les Chanda randa, qui existent en 5 ou 6 couleurs, les Gymnocorymbus ternetzi, veuves «noires» albinos, peintes en rose ou en bleu ! On peut acquérir aussi des Barbus tetrazona colorés de rouge et des Colisa dont le bleu ou le rouge n'ont plus grand chose de naturel
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Parmi les espèces difformes, figurent aussi des Molly ballon. Ils présentent un ventre tout rond, un dos creusé et nagent avec le nez en l'air. Leur espérance de vie est très courte et leur reproduction difficile. La déformation du corps des femelles ne facilitent pas les naissances, on constate souvent le décès de la femelle juste après la naissance et l'apparition de beaucoup d'alevins morts-nés. Le comble du mauvais goût est obtenu avec les Molly ballon albinos
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Que dire encore de ces malheureux Poissons Rouges qui ont subi pas mal de modifications : on a créé des poissons sans nageoire dorsale, avec une caudale double ou triple, d'autres dotés d'une tête monstrueuse, avec des bosses ou des bulles sous les yeux, des Oranda, des têtes de lion, des télescopes
Depuis des siècles, les sélectionneurs s'en sont donné à cur joie, mais plus ils s'éloignent des souches d'origine et plus les poissons deviennent fragiles, ont besoin d'eau chaude et de soins attentifs, sont difficiles à reproduire et ne sont plus capables de passer toute l'année dans un étang sous un climat européen
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Il existe aussi des poissons qu'on crée de toutes pièces, par hybridation. Il arrive que parfois 2 poissons s'hybrident en aquarium, involontairement, parce qu'on les maintient ensemble sans réfléchir aux risques. Les Vieja synspilus et V. bifasciata par exemple peuvent s'hybrider, tout comme les Cryptoheros, les Haplochromis, les Labidochromis, les Tropheus, les Labeotropheus et autres Pseudotropheus et bien d'autres Cichlidés. On peut laisser vivre ces jeunes mais surtout ne pas les diffuser, ni les vendre ni les donner. Il s'agit de formes chromatiques qui n'ont rien de naturel, même si certains de ces poissons sont effectivement très beaux, on ne devrait pas les trouver en vente dans les bourses ni dans les magasins |
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Mais il existe des aquariophiles qui provoquent des hybridations pour créer des nouvelles espèces.
Des Amphilopus citrinellus et des Heros severus ont été volontairement croisés, le produit de ces amours improbables a été baptisé Red Parrot.
C'est grand poisson de forme assez ronde, doté souvent d'un fichu caractère. Sa petite bouche ressemble un peu à un bec de perroquet. Sa couleur varie de l'orange au rouge. (certains sont artificiellement colorés) La colonne vertébrale est arrondie et les nageoires mal formées, il nage assez maladroitement.
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Pour les colorer de bleu ou de vert, on leur inflige des bains successifs dans des produits chimiques. D'abord dans une solution qui détruit la couche protectrice des écailles, puis un deuxième trempage dans un liquide colorant et un troisième dans un fixatif. Parmi les milliers de poissons trafiqués, beaucoup ne survivent pas à ces manipulations.
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même les Barbus de Sumatra sont sélectionnés et deviennent de plus en plus verts ....
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En Asie du Sud-est et plus particulièrement en Malaisie, depuis quelques années, on produit des Flower horn, appelés aussi Hua Luo Han.
Ces nouveautés vendues très cher sont obtenues par des hybridations entre des espèces de grands Cichlidés d'Amérique centrale, essentiellement des Cichlasoma trimaculatus, et Cichlasoma festae. Le but est d'obtenir un grand poisson,( 30 cm environ) les mâles ayant une bosse charnue sur le front et qui sont parés de couleurs très voyantes : rouge, rose, noir, bleu fluo.
Les éleveurs prétendent avoir créé ces poissons sans manipulations génétiques et sans employer de colorants artificiels
juste en sélectionnant et en croisant des espèces. Heureusement que bon nombre des ces «monstres» sont stériles, et s'ils pondent parfois, leurs ufs n'éclosent pas correctement ou les alevins se développent mal.
Ces Flower horn sont généralement très agressifs et ne supportent pas de partager leur aquarium, allant jusqu'à attaquer la main de l'aquariophile qui nettoie le bac.
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Du Sud-est asiatique nous viennent aussi divers Discus traficotés. S'ils ne modifient pas trop la forme générale des poissons, les sélectionneurs s'acharnent à en varier les coloris. L'emploi de diverses substances colorantes, d'anabolisant comme la méthandione, ou des produits comme le méthyle-testostérone, intensifient bien les couleurs, mais dérèglent leur organisme, ils raccourcissent leur durée de vie ou augmentent l'agressivité tout en ralentissant leur croissance : On a du mal à trouver des Discus de bonne taille en provenance d'Asie, les adultes ne dépassent souvent pas 12 à 14 cm .
On trouve des Discus blancs, roses, jaunes, orange et bleu, à pois ou à carreaux
Il y a pourtant bien assez de variations de couleurs parmi ces poissons de forme et teinte naturelle, pour qu'il ne soit pas nécessaire d'en fabriquer des nouvelles. Les premiers Discus colorés s'éloignant vraiment des souches sauvages comme les Turquoises bleus ou rouges et les Cobalt, étaient les Pigeons blood commercialisés vers 1990, puis rapidement sont apparus les Snake skin, les marlboro-rouges, les bicolores, les Gold, les Ghost, Snow, etc
et tout récemment des Discus-papillon, au corps court et aux nageoires très hautes.
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Il nest évidemment pas question dinterdire à la vente telle ou telle espèce, mais de recommander aux acheteurs de faire preuve de curiosité : il faut bien se documenter AVANT dacquérir des poissons, pour connaître leurs vrais besoins et ne pas se fier seulement aux conseils des marchands. Il faut éviter lachat impulsif ou coup de cur, qui risque souvent de mal finir. Nos poissons sont des êtres vivants à qui lon impose une vie artificielle, dans des volumes généralement petits et à qui laquariophile sérieux doit au moins fournir des bonnes conditions de vie.
L 'exemple le plus simple et malheureusement le plus courant reste le pauvre poisson rouge difforme, condamné à sur-vivre dans un bocal trop petit...
© V.Ivanov, décembre.2004
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